LE CANAL DU MIDI
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PAUL RIQUET ET LE CANAL DU MIDI

Pierre-Paul RIQUET est né en 1609, il est fils de notaire. Il fait partie de cette riche bourgeoisie qui attend du roi : une charge et un titre de noblesse. En tant que collecteur de la Gabelle (impôt très impopulaire sur le sel), il s’enrichit.

Depuis la découverte de l’Amérique en 1492, le Détroit de Gibraltar prend une importance capitale pour la France. Comment détourner le trafic ? Comment l’éviter ? Une seule solution : relier directement la Mer Océane (Atlantique) et la Méditerranée…

Rêve de FRANÇOIS 1° après celui de ROME… Rêve de Richelieu…Sous le règne de LOUIS XIV, grâce au génie de Paul RIQUET, grâce à sa ténacité, grâce surtout à ses derniers, le rêve va devenir réalité.

En parlant du Canal du Midi, on a écrit :

"Riquet engloutira sa fortune, mourra criblé de dettes en léguant sa fortune au Languedoc, l’œuvre la plus grandiose réalisée depuis l’antiquité. Le canal du midi est : plus qu’un travail d’art ; plus encore que l’hydraulique : le triomphe de l’architecture. "

 

  • 1962 : Première lettre de Paul Riquet à COLBERT pour exposer son projet.

  • 1967 : Commencement des travaux qui vont durer 14 années.

  • 1680 : Mort de Paul Riquet… il restait une lieue (4 km) à creuser.

  • 1681 : Première navigation de Toulouse à SÈTE.

14 années, un budget de plus de 17 millions de livres, 12000 ouvriers pour réaliser ce fleuve artificiel, long de 245 km et comportant :

  • 126 ponts

  • 64 écluses

  • 55 aqueducs

  • 7 ponts canaux

45000 arbres (peupliers, saules, mûriers, oliviers, frênes, chênes, ormeaux et platanes) furent plantés pour ombrager cette route du silence.

Les 12000 ouvriers ont remué 20 millions de m3 de terre, de rochers et de pierres à bâtir. Ils recevaient un salaire élevé pour l’époque (dix livres par mois sans déduction des journées perdues). Ils devaient avoir entre 20 et 50 ans pour fournir un rendement maximum.

La première navigation débuta le 2 mai 1681. Une barque amirale escortée d’une flottille de 23 barques dont l’une a embarqué un orchestre et une autre la cuisine et l’office quitte Toulouse. A bord, l’intendant du Languedoc ainsi que les gendres de Paul Riquet.

Le 24 mai, on atteint Béziers au son des cloches et au bruit du canon. Une messe dans la cathédrale et une fête accueillent la flottille.

Le 25 mai, jour de la Pentecôte, toutes les barques traversent en 3 heures l’étang de Thau et viennent s’amarrer dans le port de SÈTE. Vers la fin du XIXe siècle, les barques de poste font le trajet SÈTE / TOULOUSE en 36 heures en s’arrêtant dans le relais de halage comme celui des Onglous.

En fait, sur le trajet SÈTE / TOULOUSE, le halage débutait aux Onglous ; la traversée de l’étang se faisait avec 3 bateaux à vapeur : le Colbert, le Riquet et le Vauban. On transbordait les marchandises sur les péniches et le halage pouvait débuter.

Autrefois, un cortège incessant de péniches chargées de sel, de blé, de vin ou de bois sillonnait la voie d’eau entre SÈTE et BORDEAUX.

Aujourd’hui, le trafic marchand est nul. Le trop grand nombre d’écluses, le manque de profondeur du canal et la volonté des pouvoirs publics dans les années 70 ont contribué à anéantir le trafic marchand.

L’éclusier du Bagnas nous a dit que la dernière péniche de marchandises était passée, il y a 14 ans. Les seules péniches qui circulent sont celles de sociétés de croisière qui louent à des familles une caravane flottante, ce qui leur permet même s’il n’y a pas de navigateurs chevronnés de découvrir à 6 Km/h la beauté de cette région de France.

On rencontre aussi quelques voiliers anglais, allemands ou hollandais dont le mât est couché et qui par cette voie d’eau évitent le contournement de la péninsule ibérique.

 

L’éclusier est fonctionnaire du ministère des Transports. L’écluse est ouverte de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h en été. En hiver les passages se font à la demande et le même éclusier assure 3 écluses (Bagnas, Guinguette et Agde). Le jour où on est passé, il était 17h et 22 bateaux avaient été éclusés depuis le matin.

Par 1/2 groupe, nous sommes allés par le canal jusqu’à l’Hérault. La première écluse, celle du Bagnas est à 4 Km des Onglous. Jusque là, le canal se faufile entre les étangs. Quelques arrêts nous ont permis d’observer des oiseaux et d’anciennes salines. Nous avons pu voir de nombreuses installations de pêche. Les gens d’ici déroulent un filet d’une berge du canal à l’autre et lorsqu’ils le remontent, ils ramènent des poissons.

Après l’écluse, le paysage change totalement, nous sommes entre deux haies de platanes qui plongent d’énormes racines dans l’eau. En amont du Bagnas, l’eau n’est plus salée et les platanes peuvent pousser.

Quelques kilomètres plus loin, nous avons passé l’écluse de la Guinguette. En fait, elle ne sert que lorsque l’Hérault est en crue. Dès sa sortie, le canal débouche dans une rivière ou plutôt un fleuve : l’Hérault. Nous l’avons remonté 500 mètres avant de revenir sur le canal.

Au confluent du canal et de l’Hérault, il y avait un ponton, nous avons débarqué et nous avons goûté sous les platanes.

Autrefois, des cargos remontaient l’Hérault jusqu'à Agde. C’est dans son lit qu’on a découvert dans les années 70, la statue d’un éphèbe de l’époque Romaine. Longtemps exposée au Louvre, elle est une des pièces majeures du musée d’archéologie sous-marine du Cap.

Depuis le classement du canal au patrimoine de l’humanité, la fréquentation des touristes, surtout étrangers a augmenté de 30%.