Le marinier 4
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LE COURAGEUX MARINIER ( dernier épisode )

 

Je transpirais à grosses gouttes … Antonio se leva et me dit d’un air méprisant :

- Alors , petit malin, tu voulais m’échapper ?

- Non, non, c’est pas vrai répondis-je tout en me levant de ma chaise et en commençant à reculer.

Mais Antonio savait bien que je mentais et me regarda d’un air soupçonneux. Il était très en colère et commença à s’approcher de moi le poing levé.

Je profitai du moment où le serveur passa entre nous pour prendre mes jambes à mon cou. Malheureusement, lorsqu’Antonio me vit partir, il me suivit après avoir bousculé le pauvre serveur qui se demandait bien ce qu’il avait fait pour mériter ça.

Je courais à toute allure sans m’arrêter, et je sentais qu’Antonio se rapprochait de plus en plus de moi.

- Que va-t-il m’arriver s’il me rattrape ? me dis-je, complètement affolé.

Mais avant de trouver la réponse à ma question, je me rendis compte que le ciel avait perdu sa couleur bleue et que d’énormes nuages noirs le cachaient. La mer était de plus en plus démontée, le vent soufflait de plus en plus fort et me sifflait dans les oreilles : la tempête arrivait.

Le sol du pont commençait à glisser et c’est en dérapant que je sentis la présence d’Antonio tout prés de moi.

- Et bien, ça y est je te tiens! me dit-il en m’attrapant par le col.

Là, je me débattis alors que la tempête faisait rage. Antonio me prit ma veste pour la fouiller et j’en profitai pour fuir.

Alors Antonio reprit sa course derrière moi tout en lâchant ce vêtement qui lui était inutile, et malheureusement pour lui il s’emmêla les pieds dans les manches de celui-ci. Il se retrouva déséquilibré et tomba par dessus bord.

J’entendis des appels au secours, et là je me précipitai vers la barrière pour lui venir en aide, même si je ne l’aimais pas beaucoup. L’idée me vint alors de le pousser dans l’eau, mais je ne pus pas car je ne voulais pas devenir un criminel.

Donc malgré tous les soucis que cet homme m’avait causé, j’eus quand même pitié de lui.

- Donne-moi ta main, Antonio lui criai-je.

- Non, je ne veux pas c’est sûrement un piège rétorqua-t-il car il n’avait pas confiance en moi.

C’est alors que je vis ses mains glisser prêtes à lâcher complètement. Et là, au moment précis où il allait tomber, je lui saisis le poignet et redoublai mes efforts pour le hisser à bord. Lui aussi mit du sien et quelques secondes plus tard, il était là allongé sur le pont, pâle, essoufflé mais vivant.

Lorsqu’il fut remis de ses émotions, il vint vers moi en me remerciant :

- Merci beaucoup, tu m’as sauvé la vie, je te suis très reconnaissant. Comment puis-je te remercier?

- Oh ! moi , je ne sais pas, ce que j’ai fait me semble normal, répondis-je.

- Mais si continua Antonio, ne parlons plus d’argent entre nous, je décide d’annuler ta dette…

 

" Voilà les enfants, c’est ainsi que se termine ma belle histoire de marinier.

Maintenant, il est temps d’aller se coucher !… "